Les français ont une caractéristique concernant le marché de l’emploi : ils ne demandent rien de moins que l’impossible, la sécurité de l’emploi à vie, précisément ce qu’une économie dynamique et productive ne pourra et ne devrait jamais pouvoir leur garantir.
Dans le système actuel, il n’y a ni fraternité, ni égalité – encore moins liberté. L’employé est libre de quitter son travail. Démissionner est considéré à juste titre comme appartenant aux droits de l’homme. Nier cette liberté revient en effet à instaurer l’esclavage et ou le servage. Il relève dès lors de la pure hypocrisie de refuser à l’employeur la possibilité de mettre un terme à un contrat passé avec l’un de ses employés. Lui refuser cette liberté, c’est rendre esclaves les employeurs et les transformer en serviteurs assujettis aux employés et à leurs syndicats.
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Un tel système est inexistant en France en raison de l’omniprésence d’un ensemble complexe et incompréhensible de régulations qui interfèrent avec cette liberté de contracter. Il n’est dès lors pas étonnant de ne trouver aucune trace d’un marché du travail dynamique. Au lieu de créer de nouvelles opportunités en dérégulant le marché du travail, le gouvernement a choisi de rendre encore plus précaires et plus vulnérables les emplois proposés. Peu importe que l’effet d’un tel changement entraîne éventuellement une augmentation de l’offre d’emploi : alors que des millions de français cherchent un emploi sans pouvoir en trouver, il est facile de comprendre pourquoi les jeunes sont pris de panique.
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Il n’y a que deux raisons expliquant le chômage : l’existence de restrictions légales qui empêchent des contrats de se former (la France en présente un très grand nombre mais les Etats-Unis également) et l’existence d’un contrôle des prix qui interdit au marché du travail d’ajuster offre et demande comme il se doit (la France comme les Etats-Unis connaissent l’existence de tels contrôles). En d’autres termes, le chômage involontaire est toujours et partout le produit d’une cause unique : la restriction par le gouvernement du marché.
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La France se retrouve ainsi pieds et mains liées, et ce – sur le long terme. Elle peut soit accélerer plus avant sur la voie du socialisme et anéantir ce qu’il reste de la civilisation française, ou elle peut pousser plus fortement en direction d’une réforme vraiment profonde et radicale, la seule réforme capable de créer une véritable libéralisation dans tous les domaines sans se confiner à un aspect du problème.
En bref, la France se trouve à la croisée des chemins, là où se sont également retrouvées la Russie et l’Europe de l’Est à la fin des années 80. Si les jeunes demandeurs d’emploi français raisonnaient en vrais progressistes, ils renverseraient les statues de Rousseau et de Robespierre pour en élever d’autres à la gloire de Turgot et de Bastiat.