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La constitution actuelle avait été créée par les autorités d’occupation américaines après la défaite du Japon dans la Deuxième Guerre mondiale. Face au risque d’une révolution sociale dans un contexte de profonde opposition populaire contre le régime militariste sanglant du Japon, les autorités américaines avaient fait d’importantes concessions politiques. Des droits démocratiques fondamentaux furent officiellement inscrits dans la constitution ; l’Article 9 visait à apaiser un vaste sentiment anti-guerre ainsi qu’à garantir que le Japon ne ferait plus la guerre contre les Etats-Unis.
Le PLD a expliqué que les actuels « amendements constitutionnels… affranchiront le pays d’un système établi durant l’occupation et feront du Japon un Etat véritablement souverain. »
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Le titre du nouvel Article 9 a été changé de « Renonciation à la guerre » en « Sécurité nationale. » Bien qu’il conserve l’expression « renonce à la guerre comme instrument de la politique nationale, » le nouvel Article 9 renommera la Force d’auto-défense en Force de la défense nationale ayant pour commandant en chef le premier ministre afin de « garantir la paix, l’indépendance et la sécurité du pays et du peuple.
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Les libertés d’expression et de réunion vont être limitées. Le projet stipule que « l’engagement dans des activités avec l’intention d’endommager les intérêts publics ou l’ordre public, ou l’association avec d’autres dans de tels buts, ne sera pas reconnu. » En d’autres termes, tout discours ou toute manifestation défiant les autorités ou la politique de l’Etat seraient considérés comme inconstitutionnels.
Les nouveaux pouvoirs d’urgence du projet de constitution montrent clairement les formes dictatoriales du régime qui s’ensuivrait, où l’Etat et les organismes de sécurité pourraient gouverner par décret. Ils se lisent comme suit : « En cas d’attaques armées de la nation par l’étranger, de perturbations de l’ordre social en raison de conflits internes ou d’autres situations d’urgence… le premier ministre pourra proclamer une situation d’urgence. »
A ce moment, « le gouvernement peut mettre en œuvre des décrets du cabinet ayant force de loi, » et « tout individu doit se conformer aux directives des institutions nationales ou autres institutions publiques… prises pour protéger la vie, les personnes ou la propriété des citoyens. »
Vu que les partis politiques japonais sont largement discrédités, le PLD cherche à renforcer le rôle de l’empereur en le présentant comme un arbitre au-dessus des partis ou des intérêts de classes. Il va être officiellement nommé « chef de l’Etat, » au lieu de « symbole de l’unité nationale » conformément à la constitution actuelle .
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Comme en Europe et aux Etats-Unis, l’impérialisme japonais cherche à rétablir des formes autoritaires de régime dans le but de réprimer l’opposition de la classe ouvrière, tandis qu’il poursuit implacablement la contre-révolution sociale à l’intérieur du pays et la guerre à l’extérieur.
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